Visite
La nuit a été une nouvelle fois bruyante, en plus hier soir, c’était samedi soir.
Nous retrouvons Sarah qui doit nous emmener à l’orphelinat. Charl nous quitte pour la matinée : il veut assister à une messe avec Paul.
Nous allons accompagner Charl au parking des taxis, les fameux matatus comme on dit au Kenya. Le parking est une immense place entourée d’une enceinte où cohabitent des centaines de Toyota Hiace presque tous blancs, avec des échoppes et des vendeurs à la sauvette. Le tout dans un bruit incroyable où se mêlent cris des vendeurs, harangues des chauffeurs de taxi et rugissements de moteurs.
Nous laissons Charl dans un taxi puis partons en bodaboda jusqu’à l’hôtel Speke pour faire du change. Changement de décor, l’hôtel Speke est un des trois plus grands hôtels de Kampala, avec l’Impérial et le Sheraton. C’est à peu près le seul endroit où on peut faire du change le dimanche.
Nous marchons un peu dans Kampala où les rues sont à nouveau bloquées, mais pour une meilleure raison qu’hier : aujourd’hui a lieu le marathon de Kampala. Nous encourageons les coureurs. Puis retour au parking en taxi (la moitié des taxis vont au parking, c’est facile !) et nous cherchons notre taxi pour aller à l’orphelinat.
Deux heures de route en partie en construction et nous voilà en pleine campagne. Peu de blancs semblent être passé par ici : nous suscitons de la curiosité empreinte d’un peu de crainte.
Nous visitons l’annexe de l’école/orphelinat établie au centre du village dans un ancien lodge. C’est très rustique. L’école est vide, c’est dimanche. Nous rencontrons deux jeunes professeurs qui vivent sur place. Sarah nous explique que cette annexe permet aux plus jeunes de ne pas faire trop de km pour rejoindre l’école qui est assez loin du village. Dans le village, un bÅ“uf vient d’être découpé et partagé : tout le monde cuit des morceaux et les cornes sanguinolentes traînent encore par terre.
Puis, nous allons déjeuner dans un restaurant de village, le Mercy Restaurant. La salle est vide, seules trois tables et une dizaine de chaises. Pas de menu, pas de déco. Une jeune femme arrive par la porte arrière et s’enquiert de ce que nous voulons manger. Même Sarah est étonnée quand nous annonçons vouloir goûter autre chose que des frites. Nous mangeons donc de la purée de farine de maïs, des bananes plantains, des patates douces, du choux cru, du boeuf bouilli, le tout agrémenté d’une sauce aux cacahuètes accompagné de l’inévitable Coke. On se régale pour un Euro par personne, café ougandais compris.
A la sortie, une jeune femme demande à Raphaël "I want you to be my friend".
Nous visitons une usine de café. Le café ougandais est apporté par des paysans, séché au soleil sur des bâches, battu en machine pour séparer l’enveloppe des 2 demi graines. Les graines, encore vertes, sont envoyées telles quelles en Occident, où elles seront cuites et torréfiées. La transformation coûte trop cher pour l’Ouganda.
Un p’tit tour de bodaboda et nous arrivons à l’école/orphelinat. Rencontre avec quelques professeurs qui nous posent des questions en attendant Paul et Charl.
Ceux-ci finissent par arriver. Nous visitons l’école et le jardin. Beaucoup de salles de classe en bois temporaires ; une en construction.
Paul nous explique que le gouvernement impose à l’école de finir des travaux tels que prévus sur un permis de construire déjà ancien.
Sur un feu, une petite dizaine d’enfants de l’orphelinat cuit des maïs. Nous comprendrons plus tard qu’ils sont pour nous, on se régale.
Enfin, les enfants nous sont présentés. La plupart n’ont jamais vu de blancs. Ils sont intimidés. Nous distribuons les jouets et les petits sacs à dos (offerts par Timon et Fantine, les enfants de Raphaël), les t-shirts (principalement apportés par Marc), des médicaments, des échantillons de savon et de produits de beauté, des crayons de couleurs, des crayons de papier...
Les jouets sont appréciés par les petits enfants, les plus âgés et les professeurs sont ravis des t-shirts. Paul conserve les médicaments et le matériel pédagogique pour l’école.
Nous quittons les enfants, tout le monde est un peu ému. Nous passons chez Paul où Charl fait une petite prière, puis un ami de Paul nous raccompagne dans son 4X4 un peu poussif jusqu’au prochain village où nous reprenons le taxi pour Kampala.
Arrivés à Kampala, il n’y a pas d’électricité dans notre quartier. Pas d’Internet ce soir...
Nous décidons de manger à nouveau dans le restaurant chinois. La coupure d’électricité ne les gêne pas pour nous servir. Nous mangeons à la lumière d’une petite lampe, tout le monde trouve ça normal, et au moins ce soir, pas de télé dans la salle de restaurant.
Revers de la médaille, la douche se fait à l’eau froide à la frontale et on entend des groupes électrogènes un peu partout. Charl et Marc en ont un juste sous la fenêtre de leur chambre. Pas cool. Heureusement, l’électricité revient vers 22h00 mais ce sont les télévisions des chambres qui prennent le relais !! Notre dernière nuit en Ouganda va être courte.
Surtout que vers 5h00 du mat’, les premiers ougandais allument leur télévision. Mais coup de chance, nouvelle panne de courant vers 5h15. On se rendort jusqu’à 7h30.
C’est la première fois que nous bénissons une coupure de courant.
Revoir le compte-rendu du Samedi 18 novembre 2006.
Voir le compte-rendu du Lundi 20 novembre 2006.